Belgique, la destruction des acquis sociaux n'est pas un projet de société
Le discours sur l’« obésité » de l’État sert trop souvent de paravent à une stratégie cynique de démantèlement des services publics, orchestrée par une classe politique déconnectée du quotidien des citoyens.
Derrière l’argument comptable de la dette publique se cache un projet idéologique : affaiblir la protection sociale pour transformer la précarité en une norme, détourner la colère populaire vers un faux ennemi – les allocataires sociaux, les familles nombreuses, les services publics – tout en servant les intérêts privés.
Les allocations familiales ne sont pas un luxe, mais un pilier du vivre ensemble, garantissant à chaque enfant un départ équitable, quelles que soient les origines sociales.
De même, la sécurité sociale et le système de santé en Belgique sont le fruit de luttes qui ont permis de bâtir une société plus juste.
Leur démantèlement progressif sous prétexte de « responsabilisation » individuelle alimente un cercle vicieux où seuls les plus riches tirent profit d’un État amaigri, pendant que les plus fragiles s’enfoncent dans l’exclusion.
Ce modèle destructeur, que l’on observe aussi en France ou aux États-Unis, ne profite qu’à ceux qui instrumentalisent le ressentiment des électeurs pour consolider leur pouvoir, en opposant les classes populaires entre elles.
La vraie obésité dont souffre la Belgique, ce n’est pas celle de l’État social, mais celle d’une particratie parasitaire qui, faute de vision, ne propose rien d’autre que la liquidation des acquis sociaux comme unique projet politique.