Nous voilà à la croisée des chemins, perdus entre deux gouffres béants. D’un côté, l’intelligence artificielle, cette bête froide et sans visage, s’infiltre partout, avale nos métiers, façonne nos vies, écrit nos histoires à notre place, sans jamais nous demander notre avis. De l’autre, nos démocraties fatiguées, vieillies avant l’âge, brinquebalantes sous le poids de bureaucrates aveugles, de dirigeants somnolents qui, dans leur grand bal d’ignorance, détruisent des choses qu’ils ne comprennent même pas.

On nous dit que c’est le progrès. On nous dit que c’est inévitable. Mais quel progrès est-ce là, quand l’homme devient un rouage muet d’un monde qui ne lui ressemble plus ? Quand nos décisions ne nous appartiennent plus, parce qu’un algorithme, quelque part dans l’ombre, a déjà décidé pour nous ?

Ah, mes amis, on ne nous a pas volé nos libertés en un coup d’État tonitruant. Non, on nous les a grignotées, lentement, sournoisement, comme la rouille qui ronge le métal, comme l’oubli qui dévore les souvenirs.

Mais dites-moi, allons-nous laisser nos voix s’éteindre dans le bourdonnement mécanique des machines et le silence pesant des gouvernements qui ne gouvernent plus ? Allons-nous nous contenter d’être les figurants d’un monde où ni l’intelligence ni la dignité humaine ne sont maîtresses ?

Non, mes amis, il est temps d’ouvrir les yeux, de secouer les songes et de reprendre le fil de nos vies. Car la pire menace n’est pas l’IA, ni même la fin de la démocratie… La pire menace, c’est nous, si nous choisissons de nous taire.