En tant que victime, survivant de la dérive sectaire Ogyen Kunzang Chöling (OKC) et défenseur de la justice, des droits des enfants, des droits humains et de la liberté, je trouve les déclarations de Soteria International sur l'affaire OKC profondément troublantes.

Leur discours déforme non seulement la réalité des abus perpétrés par Robert Spatz et la direction de l’OKC, mais il écarte aussi la voix des victimes. Voici une réfutation détaillée de chacune de leurs affirmations.


1. L’absence d’engagement de Soteria avec les victimes

Soteria International fonde ses arguments sur les récits de la direction de l’OKC, ignorant les expériences des victimes.

Silence autour des voix des victimes :

  • Soteria n’a jamais cherché à contacter les victimes pendant ses recherches. La seule fois où une victime a tenté d’entrer en contact avec eux, ses préoccupations ont été ignorées au profit du discours de la direction de l’OKC.

  • Les témoignages des victimes, en particulier ceux des enfants ayant grandi dans le culte, exposent les abus systématiques, la coercition et l’exploitation au sein de l’OKC. Ces témoignages contredisent directement les affirmations de Soteria.

Preuves contraires issues des recherches de Susan J. Palmer :

  • Palmer a interviewé plusieurs victimes en 2016, y compris des personnes ayant grandi dans l’OKC. Leurs récits ont révélé des abus émotionnels, physiques et sexuels, remettant directement en cause les affirmations de “sérénité” et “d’excellence éducative” promues par Soteria.

  • Palmer a dû réviser ses travaux et a reconnu qu’elle s’était trompée dans ses recherches initiales, en se limitant à la version du secrétaire général de l’OKC. Cette approche devrait logiquement la disqualifier comme experte sur les enfants dans les sectes et remet sérieusement en question ses compétences académiques. Et alors la thèse selon laquelle les “nouveaux mouvements religieux” sont persécuté en Europe est tout bonnement une thèse farfelue qui n’a aucune substance, c’est un point de vue très américains sur la question où le business des religions et des NRM’s sont la porte ouvert à des dérives sectaire systémiques qui ont reçue la bénédiction de l’état et des institutions, c’est la garantie de dérive sociétale sans commune mesures dont nos sociétés vont payer le prix pendant des décennies à venir.

  • Le fait que des académiques universitaires tel que Wright, Stuart A. & Palmer, Susan J puisse normaliser ses dérives en les rendant respectables est d’une absurdité sans nom. Non, les dérives sectaires d’aujourd’hui ne sont pas les religions établies de demain.


2. Déformation des procédures judiciaires

Soteria minimise les conclusions judiciaires contre l’OKC et son leader, Robert Spatz.

Omission des condamnations pénales :

  • En Belgique, Spatz a été condamné en 2016 et en 2020 pour viol, abus physique, exploitation financière et blanchiment d’argent. Soteria omet de reconnaître ces verdicts et dépeint Spatz et l’OKC comme des victimes d’injustice.

Procédures judiciaires en cours en France :

  • Les tribunaux français examinent encore des accusations de fraude financière, d’abus et d’exploitation. Ces affaires reposent sur des preuves solides, notamment les témoignages des victimes et des irrégularités financières documentées. Contrairement à l’affaire de 1997-2003 en France, où la secte avait utilisé des enfants endoctrinés comme boucliers humains, ces mêmes enfants dénoncent aujourd’hui les crimes devant la justice.

Mauvaise utilisation de l’argument du “temps raisonnable” :

  • Soteria critique la durée des procédures judiciaires, ignorant la complexité des affaires d’abus systémiques. Cependant, ce qu’ils négligent, c’est comment Robert Spatz et l’OKC ont délibérément ralenti le système judiciaire en multipliant les recours, bénéficiant ainsi du délai raisonnable pour obtenir des condamnations légères.

3. Présenter les raids comme des excès

Soteria qualifie les raids de 1997 d’excessifs, ignorant leur contexte et leur nécessité.

Pour nous, enfants nés dans la secte, les raids policiers ont été le début de notre liberté. Même si cela a pris des années à comprendre, ces actions ont permis de réduire l’emprise de Robert Spatz et de l’OKC, ouvrant la voie à notre reconstruction en dehors du culte et à notre quête de justice.

Actions basées sur des preuves :

  • Les raids ont été effectués en réponse à des accusations crédibles de viol, enlèvement, extorsion et torture, étayées par des témoignages de victimes et d’autres preuves. Leur ampleur était proportionnelle à la gravité des accusations.

Fausse équivalence avec des groupes spirituels bénins :

  • Contrairement à d’autres communautés spirituelles citées par Soteria, l’OKC faisait face à des accusations concrètes d’abus et d’activités criminelles. Cette comparaison banalise la souffrance des victimes et discrédite les enquêtes légitimes.

4. Éducation et bien-être des enfants au Château de Soleil

Soteria idéalise l’école du Château de Soleil, ignorant les abus documentés.

Endoctrinement et abus systématiques :

  • Les enfants étaient isolés, endoctrinés et soumis à des abus physiques et sexuels, comme le confirment les témoignages de nombreuses victimes et la condamnation de Spatz pour des crimes contre des mineurs.

Rapports éducatifs manipulés :

  • Les affirmations d'“excellence académique” servaient à masquer les dommages psychologiques infligés aux enfants. Les témoignages révèlent un manque d’éducation réelle et un environnement de peur et de contrôle.

Conclusions des tribunaux :

  • Contrairement au récit de Soteria, les tribunaux belges ont reconnu la culpabilité de Spatz pour des crimes contre des enfants, invalidant leurs affirmations sur un environnement “sûr et bienveillant.”

5. Mauvaise gestion financière et exploitation

Soteria rejette les irrégularités financières comme infondées, ignorant les preuves d’exploitation.

Coercition des membres :

  • Les membres de l’OKC étaient contraints de faire des dons importants, finançant le style de vie extravagant de Spatz. Les victimes ont décrit une manipulation financière et psychologique sévère.

  • Les audits financiers ont révélé des irrégularités, y compris le blanchiment d’argent et le détournement de fonds.


6. Utilisation abusive de la liberté religieuse comme bouclier

Soteria confond la liberté religieuse légitime avec l’impunité pour des comportements criminels.

Crimes au-delà des pratiques religieuses :

  • Les accusations contre l’OKC incluent viols, abus sur mineurs, fraude financière et autres crimes. Ces actes ne relèvent pas de pratiques religieuses mais de violations des droits humains fondamentaux.

Sélection partiale des défenses :

  • Soteria défend la direction de l’OKC tout en ignorant les droits des victimes. La liberté religieuse ne peut pas protéger des individus contre la responsabilité de leurs crimes.

7. Critique structurelle et historique de Soteria

Le discours de Soteria montre un parti pris flagrant en faveur de la protection des institutions au détriment des individus.

Plaidoyer déséquilibré :

  • En privilégiant la narration de la direction de l’OKC, Soteria ignore les expériences des victimes et les résultats des processus judiciaires.

Négligence des dynamiques de pouvoir :

  • Les arguments de Soteria occultent les dynamiques abusives au sein de l’OKC, où Spatz exerçait une autorité incontrôlée, causant des dommages systémiques.

Conclusion

Les affirmations de Soteria International sur l’affaire OKC reflètent un récit dangereusement biaisé et trompeur, effaçant la souffrance des victimes et rejetant les conclusions judiciaires crédibles. En tant que victime, je trouve leurs arguments non seulement profondément offensants, mais aussi gravement irresponsables. Les abus, l’exploitation et les torts causés par l’OKC et son dirigeant Robert Spatz sont bien documentés et ne doivent pas être occultés sous prétexte de protéger la liberté religieuse.

En prenant systématiquement le parti des agresseurs, Soteria International se positionne comme une partie du problème. Leur défense de l’OKC ne sert ni les “droits spirituels” ni les “droits humains,” mais renforce l’impunité des comportements criminels sous prétexte de liberté religieuse. Les organisations comme Soteria, qui privilégient constamment les récits des coupables au détriment de ceux des survivants, échouent à défendre les principes fondamentaux de justice et de responsabilité. Ces pseudo-ONG devraient être défundées et dissoutes, car leurs actions permettent des abus systémiques et sapent les droits humains qu’elles prétendent défendre.