Lutter contre l’effondrement : entre mémoire et justice
Les humains survivent en racontant des histoires. Depuis toujours, nous bâtissons notre compréhension du monde à travers les récits. Mais ces histoires ne sont pas que des épopées glorieuses : elles portent aussi les luttes des oubliées, des résistantes, des vaincus.
On dit souvent que les vainqueurs écrivent l’Histoire, avec un grand H. Une version unique, triomphante, gravée dans les livres et enseignée comme une vérité absolue. Mais cette Histoire officielle masque d’innombrables petites histoires.
Ces “petites histoires”, ce sont celles des résistances anonymes face à l’horreur, des actes de courage dans l’ombre, des voix brisées mais jamais tout à fait éteintes. Elles sont la mémoire vivante de celleux qu’on a voulu faire taire.
Ces récits ne cherchent pas la gloire. Ils défient simplement l’oubli. Et parfois, contre toute attente, ils traversent le temps. Ils deviennent des récits immortels, portés par des générations qui refusent d’oublier.
Chaque témoignage, chaque souvenir, chaque trace laissée par ces histoires de résistance est un acte de survie. Parce que raconter, c’est vivre. Et transmettre, c’est résister.
Alors que faire ? Recueillir ces récits, leur donner une place, et refuser que seuls les puissants dictent la mémoire collective. Car ce sont ces petites histoires qui, ensemble, forment la véritable Histoire de l’humanité.
Le courage d’une seule voix peut briser le silence. La somme de ces voix anonymes peut faire vaciller les plus grandes certitudes et parfois restaurer des pans d’histoire avec un grand H.
Nous vivons à l’échelle d’un effondrement global : celui du climat, du vivant, d’un monde en train de muter. Et dans cet écroulement, l’horreur se démultiplie : guerres multiples et à venir, massacre à Gaza, Liban, vies brisées, migrants piégés dans les conflits au Yémen, en Ukraine ou ailleurs.
De cette échelle de l’insoutenable, je redescend. Jusqu’à l’horreur qui me touche directement : les dérives sectaires coercitives, les abus sexuels, le droit des enfants et mon propre combat en justice avec chardonsbleus.org. Lutte modeste mais tout aussi importante et essentielle.
Nous ne pouvons pas tout faire, ni tout dénoncer. Il faut choisir ses combats, persévérer, pour que les récits de ces horreurs puissent survivre, être entendus, et surtout servir un futur où ces tragédies deviendront impossibles. Raconter, c’est résister. Résister, c’est espérer.
Et vous, quelle petite histoire de résistance connaissez-vous et que vous refusez de laisser disparaître ? Partageons-les. Faisons-les vivre. Défions l’oubli.