Rétrospective du soir...

Dans ces 10 années de combat judiciaires pour moi (@rMdes_) et dans ces 27 années pour nous, pour celles qui ont commencé en 1997, il nous est arrivé d'avoir à débattre, argumenter, buter contre des ex-adeptes, des adeptes dont le seul "argument" était

"oui mais, t'as raison les abus c'est horrible, si c'est vrai je suis contre, mais avec ton action en Justice, avec ta plainte, avec ton action tu va briser l'idée que
"la communauté" c'était bien, c'était une bonne expérience, tu va briser nos illusions qu'il faut tout remettre

En question, que la vérité que tu ou vous exposez, dérange la quiétude de nos illusions, de nos croyances, de nos rêves.

Un peu comme si, alors même que l'adepte est confronté à des révélations d'abus qui vont en théorie à l'encontre même de ses croyances, il/elle s'accroche à

L'illusion de ce qu'était ou est pour les plus fanatiques et les plus aveugles, le rêve, la charade, l'absurdité totale de "l'expérience communautaire", la mettant au dessus de tout, il n'y a plus d'actes nuisibles, plus de crimes, plus de fautes, l'illusion l'emporte sur le réel

On a même eu droit à "ton action en Justice, la manière dont tu ou vous l'articulez me donne mauvaise réputation" prononcée comme si le problème c'était l'image et pas le crime.

C'est intéressant parce que ça retouche des comportements similaires dans d'autres affaires

Qu'elles soient chez les Catholiques, le sports, la politique, la culture, les médias, religions ou des familles incestueuses, les adeptes, les proches, la famille a pour réflexe premier la protection du prédateur, sa propre protection, sa pérennité et en aucun cas les victimes.

Ce faisant, ils/elles deviennent acteurs et actrices de la dérive, qu'elle soit individuelle ou collective, voire sociétale, ce faisant ces ils et ces elles qui protègent les institutions, que ce soit une religion ou une famille, protège les prédateurs et prennent part à l'abus

Le dire, l'écrire, ça peut paraître une condamnation sans nuance, ça peut même être un argument choquant, "mettre tout le monde dans le même sac" mais la réalité c'est que, c'est ce que ressentent les victimes, les survivant-es de ces crimes.

En plus du silence assourdissant.

Alors il y a des variantes bien bouddhistes à ces "arguments", je dis bouddhiste pas dans le sens où le bouddhisme prêche ou préconise de penser ou réagir X ou Y mais bien dans le sens où les adeptes (OKC ou pas), adeptes du Bouddhisme Tibétain en particulier et du Bouddhisme en

Général, réagissent quasi tous de la même façon, il y a vraiment un archétype similaire à la manière dont des adeptes bouddhiste de chez Shambhala, RIGPA ou OKC réagissent.

Dénoncer les abus oui mais il faut le faire avec des "intentions pures", l'action ne peut pas entacher

"le Dharma", c'est a dire la doctrine, ni le "la Lignée" c'est à dire l'arbre "généalogique" des "grands maîtres" dont est issu ou affilié le prédateur.

L'action ne doit pas entacher "la Sangha" la communauté des pratiquant

D'ailleurs il faut éviter de juger critiquer, bavarder

Selon ces bouddhistes, dénoncer avec colère des crimes, c'est une mauvaise manière d'être, ça démontre une mauvaise intention, impure, entachée de "mauvais karma", d'ailleurs a ce propos, quoi que le bouddhiste fasse, il doit éviter d'accumuler du mauvais karma

Et donc, dénoncer des abus avec l'énergie, la foudre de la colère dans l'action pour anéantir le prédateur à l'origine du crime, c'est une mauvaise approche, qui risque même de produire du "mauvais karma", encore plus si ça éclabousse "le maître", le Dharma ou la Sangha.

En fait, le bouddhisme Tibétain est une religion qui a des gardes fous (cf Bouddhisme la loi du silence) dans le sens où de par sa nature (Samaya, Guru Racine, Obédience, ne pas juger/critiquer) il empêche toute forme d'esprit critique ou de discernement.

C'est dans ces gènes

Les gardes fous, ne sont pas là pour protéger et mettre en pratique un Bouddhisme de type Mahayana, proche de ses origines, sans la couche de Lamaisme, les gardes fous sont partie intégrante de l'infrastructure qui protège l'impunité de l'institution et du prédateur.

Et à nouveau, ça fait ref à toutes les autres affaires d'abus dans tous les autres millieu de nos sociétés, du micro au macro où tous ces mécanismes existent décliné à 36.000 sauces qui en fin de compte protègent les criminels.

Pas les victimes.

Bref... Soutien à toustes les victimes, de toutes les religions, de tous les secteurs d'activités des humains, de toutes les familles où malgré les petits pas de #metoo tout est encore a faire.

@UnrollHelper unroll