J’étais à Bruxelles pour visiter mes parents pour Noël, je devais avoir 8 ou 9 ans, tout me paraissait énorme, gigantesque, et pourtant ma connaissance de Bruxelles ne dépassait pas la rue de livourne et la rue du bailli, lors de ces visites annuelles de nos parents où on quittait le château de Soleil pour être temporairement plongé dans le tumulte de la vie et de la société.

Je me rappelle d’aller à un restaurant italien sur la rue du bailli, vraiment à 5 minutes du siège de la secte rue de livourne, je ne m’en rappelle plus le nom mais il était très bien tenu et le maître des lieux Italiens jusqu’au bout de la langue et espiègle, je ne savais pas qu’on allait pas trop se comprendre et qu’il allait jouer avec moi.

on prend une table avec ma mère toujours très gentille, très douce avec tout le monde, pour ce chef italien, on était des clients comme les autres, moi je me sentais tellement mal à l’aise, comment fallait-il manger et que faire avec ce grand couteau et puis est-ce que j’allais pouvoir éviter de manger de la viande, végétarien convaincu, même complètement endoctriné, il était pas question de toucher à de la viande ou du poisson, heureusement ma mère n’allait jamais contre ça.

on reçoit les cartes, il y a plein de choix, des entrées, des noms que je ne connais pas du tout, le chef parle avec un drôle d’accent italien, il me demande gentiment ce que je veux, je lui répond : des pâtes, il me regarde avec les yeux plein de feu comme un Martien sur Terre, moi je comprends rien, je veux juste des pâtes, ma mère commande une pizza et on attend avec un antipasti pain, olives.

C’est alors que le chef revient avec une petite assiette, toute petite, dedans il y a de la pâte crue, de la pâte à pizza, il me pose ça devant moi et moi qui sait très bien reconnaître une pâte à pain ou une pâte à pizza je me dis, mais il est fou lui ???

ma mère rigole, moi je comprend pas la blague, et comme tout le monde rigole, je me sens tellement à côté de la plaque, je sais pas ce que j’ai fait de mal, j’ai juste commandé des pâtes, je ne sais pas c’est quoi des Spaghetti, des Farfales ou des Luinguinis, je voulais juste des pâtes, très autistes, têtu, je m’emferme et je veux plus rien savoir, ma mère se marre avec le chef, il vient même en rajouter une couche avec des pâtes, Penne, mais crues, dans un petit bol,

moi je suis tout renfrogné, je me coupe de la scène, ces gens me connaissent pas de toute façon et ma mère fait la sotte, tant pis, on mangera ailleurs…

le temps passe, j’ai faim, d’un coup ma mère reçois sa pizza et le chef reviens avec un énorme plat de pâtes avec des légumes et plein de sauce et évidemment plein de fromage, ça y est, j’ai compris, il s’est joué de moi, il m’a joué un sale tour, mais en fait c’est un gentil, de toute façon plus rien n’a d’importance, j’ai faim et une assiette de pâtes comme ça, aussi grande et généreuse ça n’existe pas d’où je viens, il va falloir tout manger jusqu’à la moindre miette !

D’où je viens on volait de la nourriture pour tenir la journée, alors chaque voyage à Bruxelles c’était comme découvrir la caverne d’Ali baba, quelle abondance il y avait dans ce “monde extérieur”, ça faisait étrangement contraste avec la disette organisée du château de Soleil, mais ça, je n’en savais que trop rien, et ça va encore durer des années.

la suite au prochain épisode des souvenirs prise de notes du week-end pour écrire mon futur livre..

Et si vous vous demandez mais c’est quoi ce truc ? plus d’info sur le site des parties civiles.